La pêche au large à Bayonne au Moyen-Age

1.

extrait

de

Goyhenetche,

Manex

-

La

pêche

maritime

en

Labourd:

survol

historique

Itsas

Memoria,

San

Sebastian,

2000,

pp

153-

161.

C’est

à

partir

du

XIIe

siècle

que

l’on

peut

établir

une

chronologie

assez

sûre,

grâce

à

la

documentation

médiévale

traitée

de

manière

exhaustive

et

fiable

par

Eugène

Goyhenetche.

Dans

la

seconde

moitié

du

Moyen-Age,

Bayonne

prétendait

toujours

étendre

son

aire

juridictionnelle

au-delà

de

la

Bidassoa.

Selon

un

acte

du

Livre

d’Or,

dont

la

date

n’est

pas

précisée,

«

Les

hommes

de

Fontarabie

»

payaient

à

l’église

de

Bayonne

la

dîme

de

la

pêche

et

toutes

les

baleines

pêchées

entre

Fontarabie

et

Biarritz

devaient être vendues à Bayonne.

De

même,

toujours

selon

le

Livre

d’Or,

l’église

Saint-Martin

de

Biarritz

versait

à

la

cathédrale

de

Bayonne,

vers

1150-1170,

la

dîme

de

la

pêche.

Mais,

ici,

la

nature

du

produit

n’est

pas

mentionnée.

C’est

dans

un

acte

de

1170,

transcrit

dans

le

Livre

des

Etablissements,

établi

par

Richard,

duc

d’Aquitaine,

qu’apparaît,

de

manière

explicite

la

taxe

sur

la

baleine

que

prélevait

la

ville

de

Bayonne.

Le

droit

de

dîme

que

Bayonne

prétendait

exercer

sur

Biarritz

fut

aboli

en

1566,

puis

rétabli

en

1578

et

suscita

de

nombreux conflits jusqu’au XVIIe siècle.

Fin

XIIe

siècle,

début

XIIIe

siècle,

les

Labourdins,

Bayonnais

en

tête,

avaient

établi

des

pêcheries

et

des

sècheries

dans

les

ports

de

Bretagne

et

de

Normandie,

jusqu’à

Jersey

et

Guernesey.

Tout

au

long

du

XIVe

siècle,

on

trouve

des

Basques

à

la

Pointe-Saint-

Mathieu

dans

le

Finistère,

à

Audierne,

à

l’île

de

Batz,

Lorient,

Saint-Brieuc

et

Saint-Malo

.

L’ordonnance

donnée

en

1255

par

Bertrand

de

Podenzac,

maire

de

Bayonne,

sur

la

vente

du

poisson

nous

éclaire

sur

la

nature

de

cette

production

tant

maritime

que

fluviale.

D’après

ce

document,

au

marché

de

Bayonne,

on

vendait

les

produits

de

la

baleine

(balei),

le

chien

de

mer

(toilh),

le

brochet (luz), la lampr

oie (lamprede), le bar ou louvine (loviet), l’esturgeon (creagad).

Préparation des fanons de baleine

Quand

les

Labourdins

atteignirent-ils

Terre-Neuve

?

On

trouve

des

morutiers

basques

au

large

d’Islande

dans

les

premières

années

du

XVe

siècle.

Et

l’hypothèse

la

plus

vraisemblable

est

qu’ils

ont

eu

connaissance

de

la

présence

des

bandes

de

morues

dans

les

côtes septentrionales d’Amérique après l’expédition de Jean Cabot en 1497.

D’après

les

travaux

de

F.

Jaupart

et

Laurier

Turgeon,

et

à

partir

des

archives

communales

de

Bayonne

(Registres

Gascons),

on

peut

attester

la

présence

des

Labourdins

dans

les

«terres

naves»

dès

les

années

1512-1519.

Selma

Barkham

mentionne

de

son

côté,

pour

l’année

1520,

l’activité

d’un

terre-neuvier

labourdin:

c’est

la

Catherine

d’Urthubie

qui

débarque

au

port

de

Bordeaux

4500

pièces

de

morue

et

douze

barriques

d’huile

de

baleine.

On

sait

aussi

que

les

pêcheurs

basques

étaient

à

Terre-Neuve

lors

du

dernier

voyage

de

Jacques

Cartier

en

1541-1542

et

y

menaient

d’importantes

activités

d’échanges

et

de

troc

avec

lesAmérindiens,

notamment à Belle-Isle.

A

l’aube

des

Temps

modernes,

l’ambassadeur

vénitien

A.

Navagero,

traversant

la

Terre

de

Labourd

en

1528,

observe

que

«

le

poisson

est

très

abondant

à

Bayonne,

celui

qui

vient

de

la

mer

comme

celui

qu’on

pêche

dans

la

rivière.

Dans

la

rivière

(...),

on

prend

une

grande

quantité

de

très

beaux

saumons,

d’excellente

qualité,

et

dans

la

mer,

une

infinité

d’espèces

beaucoup

plus

variées

(...).

Mais

ce

qu’il

y

a

de

plus

curieux,

c’est

la

baleine

dont

on

en

prend

au

moins

une

tous

les

ans,

soit

ici,

soit

à

Saint-Jean-

de-Luz (...). On en retire une quantité de viande suffisante pour en expédier dans toutes les parties de la France».

2.

Extrait

du

livre

de

Jean

Baptiste

Bailac,

Nouvelle

chronique

de

la

ville

de

Bayonne,

par

un

Bayonnais,

imprimé

chez

Duhart-

Fauvet,Bayonne,1827.

Suivant

les

chroniques

irlandaises,

en

1412

vingt

bâtimens

équipés

pour

la

pêche

de

la

baleine,

arrivèrent

à

Groenderfioerd

et

dans

le

golfe

de

Grunder

;

ce

qui

causa

une

grande

surprise

dans

l'ile.

On

ne

nous

apprend

point

d'où

venaient

ces

bâtimens

;

mais

tout

porte

à

croire

qu'ils

avaient

été

envoyés

de

Bayonne

ou

autres

ports

du

Labourd,

dont

les

habitans

passent

généralement

pour

avoir

établi

le

siège

de

leur

pêche

dans

les

mers

septentrionales

longtemps

avant

les

autres

nations

de

l'Europe.

On

sait

qu'ils

furent dans cette carrière les premiers guides des Anglais et des Hollandais.

Nous

avons

vu

que,

dès

le

commencement

du

quatorzième

siècle,

sous

le

nom

commun

de

Basques

ou

Biscayens,

ils

allaient

poursuivre

les

baleines

jusque

dans

les

mers

d'Ecosse.

En

1500,

le

nom

et

l'usage

de

leur

citia,

espèce

de

boisson

faite

avec

de

l'orge

et

de

l'eau,

étaient

connus

en

Islande.

Grunder

et

Groenderfioerd

sont

encore

aujourd'hui

désignés

dans

l'île

comme

les

anciens abords de leurs pêcheurs.

Si

l'on

en

croit

l'Escarbot

(Histoire

de

la

Nouvelle

France),

et

Cleirac

(Coutumes

de

la

Mer),

vers

le

même

temps

ils

fréquentaient

le

grand

banc

et

les

côtes

de

Terre-Neuve.

La

plupart

des

cosmographes

leur

attribuent

même

la

découverte

de

cette

partie

de

l'Amérique,

que

les

Scandinaves

avaient,

dit-on,

visitée

en

1390.

Le

langage

des

habitans

était

encore

demi-

basque

en

1606.

Dans

un

extrait

tiré

de

la

carte

de

Sébastien

Cabot,

qui

date

de

l'année

1497

la

morue

est

désignée

sous

le

nom

basque

baccaloa

ou

baccalao.

C'est

des

Basques

encore

que

tiennent

leurs

dénominations,

déjà

anciennes

en

1621,

le

Portuchoa

(par

corruption

Port

à

choix

)

la

baie

de

Gaspe

ou

Gachepe

et

l'île

de

Capbreton,

appelée

aussi

de

Baccalaos

dans

des

lettres

patentes

de

Jacques

1er

,

roi

d'Angleterre".

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