Biographies

DU BOURDIEU (Bernard)

— (extrait de P. Levot & A. Doneaud - Les gloires maritimes de la France –Arthus Bertrand,Paris, 1866). Capitaine de vaisseau, à Bayonne, le 28 avril 1773, débuta dans la marine du commerce, à l'âge de 16 ans, puis passa au service de l'état comme timonier, en 1792, et obtint, quatre ans après, le grade d'enseigne, en récompense d'un hardi coup de main qui valut à la France la prise d'un bâtiment anglais dans la rade de Gibraltar. Blessé et fait prisonnier, l'année suivante (1797), dans le combat de la corvette la Gaieté contre la frégate anglaise l'Aréthuse, il fut, à son retour d'Angleterre, en 1799, embarqué sur la Régénérée, faisant partie de l'armée navale d'Egypte. Après avoir rempli dans le pays plusieurs missions périlleuses, il fut expédié pour la France, et capturé une seconde fois sur l'aviso l'Écrevisse qu'il commandait. Nommé, en 1802, au commandement de la Coureuse, il eut à soutenir plusieurs engagements contre les Anglais. Le plus sérieux fut celui où, avec ses 40 hommes d'équipage et ses 4 canons, il coula à fond, sur la rade de Saint-Pierre (Martinique), dans la nuit du 4 au 5 mars 1804, deux des trois péniches anglaises envoyées contre lui. Au mois de janvier 1808, la frégate la Pénélope qu'il commandait s'empara, de concert avec la Thémis, de 13 bâtiments anglais. Capitaine de vaisseau, en 1808, il combattit, le 28 février 1809, la frégate anglaise la Proserpine, dont il s'empara, avec l'aide de la Pauline, après un combat d'une demi-heure. Choisi, en 1810, pour commander dans le golfe de Venise une division de frégates françaises et italiennes chargée de protéger la côte contre les croiseurs anglais, il détruisit, au mois d'octobre, les établissements anglais de Lissa ; mais quand, l'année suivante, sur l'ordre du prince Eugène, il tenta de prendre cette île, il fut repoussé (13 mars 1811), par 4 frégates anglaises, et tomba mortellement, atteint à la poitrine, d'un biscayen (1), au moment son équipage allait exécuter l'ordre d'aborder la frégate amirale ennemie. (1) Biscayen : petit boulet de fer battu ou coulé pouvant atteindre une livre, utilisé dans le tir à la mitraille.

DUCASSE, Jean-Baptiste

(Béarn, 1650 - Bourbon-l'Archambault, 7-1775)

(extrait de P. Levot & Doneaud A. - Les gloires maritimes de la France – Arthus Bertrand, Paris, 1866).

Lieutenant-général des armées navales, naquit dans le Béarn, en 1650, alla fort jeune chercher fortune outre-mer,et, doué d'une grande énergie, se fit promptement remarquer par les directeurs de la compagnie du Sénégal qui se l'adjoignirent comme collègue. Envoyé en 1678, à Saint-Domingue, pour y faire la traite, il y établit un comptoir, malgré les préventions hostiles des colons. Un combat qu'il soutint, dans un de ses voyages, contre un fort bâtiment hollandais, qui fut pris à l'abordage, attira l'attention de Louis XIV qui l'admit dans la marine royale et lui conféra, le 1er juin 1691, les fonctions de gouverneur de Saint-Domingue, fonctions dans lesquelles il fut installé au Petit-Goyave, le 16 octobre suivant. L'anarchie régnait dans l'île. Ducasse rétablit l'ordre et la prospérité par de sages règlements, en même temps qu'il y disciplinait les flibustiers. C'est avec ces auxiliaires qu'il dévasta, en 1694, la Jamaïque. Attaqué, l'année suivante, par les Anglais et les Espagnols, il succomba devant des forces supérieures, et la colonie ne fut sauvée que par la mésintelligence qui se mit entre les vainqueurs, En 1687, ayant reçu l'ordre de seconder Pointis dans son expédition contre Carthagène, il obéit à contrecœur, car il eût préféré attaquer la partie espagnole de Saint-Domingue. Néanmoins, il aida efficacement son chef, eut la plus grande part à la prise du fort Boca-Chica il fut blessé, et arbora le premier le pavillon français sur le fort d'Ulimani; mais, après la capitulation de la ville, il ne put empêcher les flibustiers, furieux de se voir frustrés par Pointis de leur part de butin, de mettre à sac Carthagène dont ils tirèrent une énorme rançon. Tout ce qu'il put obtenir d'eux ce fut qu'ils rendraient quelques vases sacrés des églises. Revenu à Carthagène, le 16 juin 1697, Ducasse fut créé chevalier de Saint-Louis l'année suivante, et revenu en France, au mois de juillet 1700, il fut promu chef d'escadre, en 1702, et expédié de France, le 4 juillet de cette même année, avec 6 vaisseaux et 8 bâtiments de charge portant des troupes espagnoles à Carthagène. Deux de ses vaisseaux s'étaient séparés de lui lorsque, le 29 août, il rencontra l'amiral Bembow avec 7 vaisseaux. Attaqué le 29 et le 30, il repoussa l'ennemi dans une série de combats, le poursuivit à son tour, le 1er septembre, le força de fuir, et accomplit ensuite sa mission. Il regagna non moins heureusement la France. A la bataille de Malaga, il commanda le vaisseau l'Intrépide. Promu, plus lard, au grade de lieutenant-général, il fut chargé, en 1714, d'investir, avec 31 bâtiments, le port de Barcelone que le maréchal de Berwick assiégeait par terre; mais ses infirmités l'obligèrent à résigner ce commandement avant la fin des opérations, et à quitter le service. Il mourut, au mois de juillet 1715, aux eaux de Bourbon-l'Archambault; il était commandeur de Saint-Louis, et Philippe V l'avait nommé, en 1702, chevalier de la Toison d'or.
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