Bayonne en 1841
extrait du Dictionnaire du commerce et des marchandises - Paris 1841.
BAYONNE (Basses-Pyrénées ), chef-lieu d'arr.,sur l'Adour et la Nive, à 1 I. de l'Océan, par 43° 29' 15" de lat. N., et 3° 48' 41" de long.
O. - Popul. 14,773 hab.
Cette ville est, sous le rapport du commerce, de l'industrie et de la population, la plus importante du département des Basses-
Pyrénées. Elle a des rues larges et bien percées, des places décorées de beaux édifices, parmi lesquels nous citerons l'Hôtel des
Monnaies; une Ecole de commerce, une Ecole royale de navigation, et de magnifiques chantiers de construction pour la marine
royale et la marine marchande. On y fait des armemens pour la pèche de la baleine et pour les colonies.
Une barre de sables mouvans qui se trouve à l'embouchure de l'Adour rend l'entrée de son port très difficile et la défend même
durant les heures de basse marée, aux navires qui tirent plus de 14 pieds d'eau ; mais la marée qui est pleine en dedans de la barre
à 3 h. 20 m. environ, y élève l'eau de 12 pieds dans les hautes marées, et de 8 pieds dans les plus faibles.
Bayonne est l'entrepôt des marchandises prohibées [sic]. Son commerce, très considérable, surtout avec l'Espagne, consiste, pour
les exportations, en matières résineuses, draps, serges, toiles de Bretagne, de St.-Quentin, toiles teintes, soieries, merceries,
drogueries, crème de tartre, chocolats, vins, eaux-de-vie, liqueurs, denrées coloniales, planches de sapin et jambons excellens dits
de Bayonne, qui se préparent surtout à Orthez; l'importation s'y fait en laines fines d'Espagne, bois et suc de réglisse, vins, fers,
piastres, cacao, huiles d'olive, pierres de meules, etc. — Bayonne, qui est une place forte de 1ère classe, a des tribunaux de 1ère
instance et de comm.[1], une conservation des hypothèques, une direction des douanes, une chambre de comm., et un hôtel pour
la fabrication des monnaies. Il y a aussi des fabriques d'eau-de-vie d'Andaye, de liqueurs, de toutes sortes de crèmes de tartre et
de chocolat, une verrerie, des raffineries de sucre; et l'on y fait des cordages très estimés pour les navires.
[1] Pour commerce.