Chronique du 18e siècle

extrait du Mercure de France 1746

AVRIL 1746

On

a

reçu

avis

que

le

Corsaire

la

Victoire

de

Bayonne

avait

envoyé

à

Nantes

un

bâtiment

Anglais

de

150

tonneaux,

chargé

de

farines

&

d'autres

marchandises.

Les

lettres

écrites

de

Vigo

marquent

que

les

Corsaires

l

e

Pellerin

&

la

Pellerine

de

S.

Jean

de

Luz

ont

relâché

dans

ce

premier

Port

avec

deux

navires

ennemis

chargés

de

bled.

Les

Corsaires

la

Bellonne

&

la

Junon

de

Bayonne

se

sont

emparés

des

navires

ennemis

l

e

Cirus

&

la

Fleur

,

chargés,

le

premier

de

sucre

&

le

second

de

fil

de

carret,

de

cordages

&

de

toiles pour des voiles de vaisseaux.

Selon

les

lettres

écrites

de

Bayonne

le

Corsaire

la

Junon

commandé

par

le

Capitaine

Vigoureux

y

a

fait

conduire

le

navire

le

Guillaume

Marie

de

Mariland,

de

deux

cent

cinquante

tonneaux,

à

bord

duquel

en

a

trouvé

beaucoup

de

tabac

&

d'indigo.

Le

bâtiment

le

Patti

&

Kitty

de

Waterford

a

été

envoyé

au

même

Port

par

le

Corsaire

le

Gascon

.

Le

Capitaine

Soppite,

commandant

le

Corsaire

la

Basquoise

a

enlevé

les

navires

ennemis

le

Prince

d'Orange,

le

Rising

Sun

&

le

London

.

On

a

appris

de

Saint-Jean-de-

Luz qu'il y étoit entré un navire de cent tonneaux dont s'est emparé le Corsaire

la Basquoise

que monte le Capitaine Soppite.

NOVEMBRE 1746

On

mande

de

Bayonne

que

les

Capitaines

la

Borde

&

Saboulin,

qui

montent

les

Corsaires

le

Léopard

&

le

Lion,

y

ont

conduit

les

Navires

ennemis

l'Ane

Noir

&

le

Landanhoppe

,

dont

le

premier

est

chargé

de

sucre.

Les

bâtimens

la

Charmante

Nansy

&

le

Duc

de

Cumberland

,

dont

le

chargement

consiste

en

sucre,

&

qui

ont

été

pris

par

le

Corsaire

le

Lion

,

sont

entrés

dans

le

Port

du

Passage.

Le

Corsaire

la

Junon,

que

commande

le

Capitaine

Vigoureux,

s'est

rendu

maître

des

Navires

l'Espérance

,

chargé

de

taffìa

;

le

Cheval

Marin

,

chargé

de

sucre,

de

sel

&

de

coton

;

le

Lion

,

chargé

de

tabac

&

de

fer,

&

le

St.

Georges

,

chargé

de

tabac.

Le

Navire

la

Catherine

a

été

rançonné

pour

100

livres

sterlings

par

le

même

Corsaire.

Les

Navires

le

Rising

Sun

,

chargé

de

sucre

&

les

Trois

Frères

,

sur

lequel

il

y

a

diverses

marchandises,

ont

été

envoyés

à

Ribadeo

[en

Galice)

par

le

Corsaire

le

Téméraire

que

monte

le

Capitaine

Garalong.

Le

Capitaine

Souhaignet

qui

monte

le

Corsaire

le

Basque

,

a

pris

les

Navires

la

Galère

Marie

,

de

Londres,

&

le Walpool

de Tompsham.

Deux

Navires

Anglois

chargés

de

sucre

ont

été

enlevés

par

le

Corsaire

La

Victoire

,

de

Bayonne,

que

commande

le

Capitaine

du

Creabon.

Le

Corsaire

La

Basquaise

monté

par

le

Capitaine

Samson

du

Fourcq,

s'est

emparé

des

Navires

Le

Baumont

,

de

Dumbar,

&

le

Frère

,

de

la

Barbade,

&

la

cargaison

de

ce

dernier

bâtiment

est

composée

de

sucre.

[…]

On

a

appris

de

la

Rochelle

que

le

Corsaire

l

e

Conquérant

,

de

Granville,

monté

par

le

Capitaine

Thomas

Hugon,

avoit

repris

sur

un

Corsaire

Anglois

le

navire

la

Jeanne-Marie

de

Bayonne.

Le

Vaisseau

le

Lion

armé

en

course

dans

ce

dernier

Port,

a

relâché

au

passage

avec

un

Bâtiment

ennemi

de

14

canons.

Le

Capitaine

du

Fourcq

a

fait

aussi

conduire

au

partage

le

navire

le

Jean

Thomas,

de

Liverpool,

&

il

a

tiré

d'un autre Bâtiment une rançon de 10.800 livres.

Novembre 1769 - Tempête à Bayonne

extrait du journal luxembourgeois "La Clé du Cabinet", janv. 1769

On a essuyé pendant quatre jours à Bayonne une tempête qui a duré depuis le 20 Novembre jusqu'au 25. La rivière de l'Adour & la Nive se sont débordées & ont inondé les plaines : la crue des eaux a endommagé les ouvrages faits à la Barre & a fait écrouler les maisons du Boucaut. Les eaux de la mer font entrées dans la Ville de Saint-Jean-de-Luz & y ont détruit plu¬sieurs maisons. Un Navire Marchand sorti du Port de Bayonne, a échoué sur un banc de sable à la côte d'Anglet : on l'a déchargé aussitôt & on en a coupé la mâture dans le dessein de le relever en tems calme, mais la marée du 03 au 24 l'a heureusement introduit dans le Port , dont l'entrée est très-difficile. Un autre Navire, parti de Bordeaux le 10 pour l'Amérique & commandé par le Capitaine Minvielle , fit naufrage le 24 sur la côte de Fontarabie il avoit mouillé ; un violent coup de mer l'ouvrit & presque tout l'Equipage & les Passagers eurent le malheur de périr, avec l'infortuné Capitaine Minvielle qui, se sauvant à la nage, était prêt à gagner terre lorsque la chaloupe passa sur lui & le fit enfoncer.

1793-1811 - Bayonne & St Jean-de-Luz

Extrait du livre de Napoléon Gallois - Les Corsaires français sous la République et l'Empire, Paris, 1847, page 450 et suiv. II faut que je me borne aussi pour Bayonne et Saint Jean-de-Luz, à une rapide et sèche énumération des croiseurs de ces deux ports. En mars 1793, deux prises, dont une estimée 500,000 fr., entraient à Bayonne : « Les capitaines-corsaires de Bayonne, disait alors le Moniteur, sont convenus entre eux de respecter les propriétés particulières des équipages qu'ils prendront ». Pillot, Bailly, Garat, Desmolandes, Lacaze Rauly, Etchebaster, Laxargue, Valence, Linabe, Portalo, Hiriard, Larreguy, Haguet, Doussinagne, Lamothe, Nicolas, Gonzale, Bertrand, Laborde, Lauzuc, Maleck, d'Albarade, Hérygoyen, Bertau; tels sont les braves loups de mer qui, de 1793 à 1811, comptèrent presque autant de victoires que de combats, et promenèrent triomphalement, sur des navires de Bayonne et de Saint- Jean-de-Luz, les couleurs de la France républicaine et impériale.
Bayonne Aquitaine Marine
Bayonne Aquitaine Marine - (c) tous droits réservés 2023-2024 - Alain Clouet - contact : dossiersmarine@free.fr